Une lecture d’Elodie

Bienvenue, chers lecteurs et chères lectrices ! Si vous consultez cette page, c’est que vous souhaitez en savoir un peu plus sur l’auteure de ces lignes. Votre humble narratrice s’appelle Elodie (ce n’est pas un spoiler, le nom de mon site avait dû vous aiguiller sur la voie), férue de lecture et amatrice d’écriture.

Sur ce blog, je partage avec vous mon quotidien de lectrice : les chroniques de mes coups de cœur et de mes déceptions, les émotions que j’ai ressenties, les pensées qui m’habitent une fois les ouvrages refermés. Grande passionnée de romans, je me laisse aussi aller aux récits historiques, aux (auto-)biographies et aux livres de genre, dès lors que leur sujet m’intrigue, ou pour peu qu’on me les ait recommandés. Puisque vous avez atterri sur ce site, j’imagine que vous vous reconnaissez dans cette description.

Pourtant, voici une saga que vous n’avez sans doute jamais lue : le livre de ma vie. Non, je ne vous parle pas de Facebook (moi, de toute manière, je me réclame plutôt de la team #bookstagram), mais des nombreuses péripéties qui ont jalonné mon parcours. Parce que nous sommes toutes et tous des personnages de fiction, j’ai vécu, comme tout un chacun, des joies et des peines qui ont forgé mon caractère.

Certes, mon histoire s’avère moins sombre et trépidante que celle d’un polar, mais plus riche et mouvementée que l’intrigue d’un roman de gare. Elle embrasse parfois des accents de comédie romantique et connait bien sûr quelques moments dramatiques… Mais telle que je la v(o)is aujourd’hui, épanouie et sereine, elle se révèle avant tout, et surtout, comme l’un de ces livres que j’aime appeler feel-good : ceux que l’on repose avec le sourire aux lèvres, et auxquels on repense avec beaucoup de tendresse.

Vous raconter mes aventures m’oblige à vous parler de la place importante qu’occupent les livres dans ma vie. Non, littéralement, les livres me prennent bien trop de place, j’ai dû leur consacrer une pièce de ma maison ! Je viens de commander une nouvelle Billy (mais si, vous savez, la grande bibliothèque made in Ikea, j’ai même acheté le « surmeuble » à fixer au-dessus, pour gagner une étagère de plus) et ce n’est toujours pas assez. Mais en dehors de cette place matérielle, je vous parle bien sûr de la place de cœur.

Tout au long de mon histoire, il y a les bouquins par lesquels on passe tous : les livres d’enfance, les livres d’école, les livres qu’on lit sur le trajet des vacances, sans oublier les livres sterling pour le voyage scolaire à Londres. Par la suite, je découvre des volumes moins communs, mais également moins drôles : les manuels pour apprendre le Code de la route (j’ai subi l’examen du permis trois fois), les ouvrages de médecine (j’ai manqué le concours d’entrée à la faculté). Et puis des livres qui changent une vie, comme l’album de naissance de mes enfants, ou le premier conte que je leur ai récité pour qu’ils s’endorment. Et surtout, beaucoup de romans, jusqu’à en remplir mes Billy à ras bord, bien qu’il m’ait fallu du temps pour en arriver là, d’un point de vue intellectuel comme d’un point de vue matériel. Mon parcours est jalonné de livres depuis le début, mais croyez-le ou non, je n’en ai pas toujours eu conscience…

Je laisse volontairement ce paragraphe en suspens, empli de mystères et de promesses, pour vous communiquer le désir d’en lire plus, tel le pitch apposé par l’éditeur sur la quatrième de couverture, cette phrase haletante qui nous donne l’obsédante envie compulsive d’ouvrir et compulser l’ouvrage.

Alors, sans en faire tout un roman, permettez-moi de vous conter un peu plus mon histoire. Si je suis avant tout une lectrice, je revêtirai ici ma casquette de narratrice : celle de l’épopée dont je suis aussi l’héroïne.

Une « Enfant perdue »

En avant pour le prologue, la fameuse « situation initiale » du schéma narratif que l’on nous apprenait à l’école. Plantons d’ores et déjà le décor : je grandis dans le département de l’Eure, la belle campagne normande que Michel Bussi, un auteur dont j’apprécierais la plume bien plus tard, utilise comme toile de fond de la plupart de ses romans. À ce moment-là, cependant, j’ignore encore qu’une passionnée de lecture sommeille en moi. Je viens d’une famille de bons vivants. Cela, je le suis restée par la suite, mais autant vous dire que chez nous, outre les livres de la collection Harlequin dont se délecte ma grand-mère, quand on parle de dévorer des « tomes », on pense avant tout au fromage, et ensuite seulement à l’ouvrage.

Pourtant, d’aussi loin que je me souvienne, les livres ont toujours fait partie de ma vie. Premier signe que tout me prédestinait à l’amour de la lecture, et première péripétie venant lancer l’intrigue de mon roman d’aventures : j’apprends à lire avant l’heure. À l’école maternelle, pendant que mes camarades en sont encore à décoder lettres et syllabes, je commence à déchiffrer, seule, mes premiers contes pour enfants. Tout comme on fait parfois l’impasse sur quelques lignes, voire quelques pages, lorsque la trame d’un livre nous ennuie (ne mentez pas, nous l’avons tous déjà fait), voilà que je « saute » la classe du CP — un trait de caractère que je partage avec d’autres membres de ma famille.

Bien qu’au même âge, on me découvre somnambule, je ne goûte guère aux histoires à dormir debout. Mieux encore, je trouve l’énergie de lire plusieurs livres à la fois, en entamant de nouvelles « Bibliothèque rose » avant même de terminer les précédentes (une compétence que je perdrais totalement à l’âge adulte). Parmi ces multiples lectures, un premier récit retient toute mon attention : Peter Pan. Dilemme de l’œuf ou de la poule oblige, je ne saurais vous dire si c’est le dessin animé de Walt Disney qui m’a donné l’envie de découvrir le conte, ou bien le contraire. Quoi qu’il en soit, je me plonge avec passion dans les aventures de Peter, de Wendy et des Enfants perdus dans le Pays imaginaire, ou devrais-je dire le pays de l’imaginaire, puisqu’il symbolise mon entrée vers les mondes de fiction, dont je me délecterai toute ma vie.

Plus tard, je tombe sous le charme d’un autre garçon qui refuse de grandir, Le Petit Prince. Là encore, difficile de dire ce que j’ai connu en premier : le récit poignant de Saint-Exupéry, dans lequel l’innocence de l’enfance se confronte aux réalités froides et terribles de la vie d’adulte ; ou bien la scène culte du film Les Trois Frères, sorti l’année de mes cinq ans, où Didier Bourdon fond en larmes en déclamant à son fils le dialogue du Renard. Toujours est-il que je grandis avec les deux, les cassettes puis les DVD étant légion dans l’étagère du salon.

Enfin, née en 1990, je n’échappe évidemment pas à la « Pottermania » dont ma génération est synonyme. Comme (presque) toutes les personnes de mon âge, j’aiguise mes premières armes de lectrice avec les sept tomes de la saga du sorcier le plus célèbre au monde. Cette découverte constitue alors mon rite d’initiation aux grandes épopées que l’on dénomme parfois les univers « geek ». Je m’en éloignerai par la suite, mais garderai pour eux une affection particulière, demeurant mordue de Star Wars au cinéma, ou de Game of Thrones à la télévision.

Mon personnage préféré des livres de J.K. Rowling : Sirius Black, le parrain de Harry Potter, dont le destin bascule lorsqu’une condamnation à tort l’envoie en prison pour la majorité de ses jours. Déjà à cette époque, j’éprouve une tendresse pour les accidentés de la vie, les héros cabossés, ou les Jolis jolis monstres, tel que les nommera bien plus tard l’un de mes auteurs fétiches, Julien Dufresne-Lamy. Je trouve à ces antihéros imparfaits bien plus d’aspérités et de qualités qu’aux protagonistes à qui tout réussit.

Une littéraire contrariée

Les chapitres de ma vie s’enchainent : après ma tendre enfance vient l’adolescence. Puisque ma lettre d’invitation à Poudlard s’est apparemment perdue, je fais ma rentrée (pas encore littéraire) dans un banal collège de Moldus, où je troque la cape et la baguette magique contre des Vans et des survêtements (ah, le bonheur d’avoir grandi dans les années 2000 !).

Comme beaucoup, c’est en cours de français que je me confronte à mes premiers « classiques ». Nouveaux symptômes annonciateurs de ma vie de lectrice : tandis que la plupart des élèves rechignent au labeur et dégainent les antisèches au moment de l’évaluation, je découvre, dans les lignes de ces lectures imposées, des histoires émouvantes et des personnages hauts en couleur. Malgré l’évidence de ces signaux, je refuse encore de répondre à l’appel de la lecture. J’ai beau en avoir déjà dévoré quelques-uns, mon goût pour les livres m’apparait une imposture. J’ignore qui m’a mis dans la tête que les lettres n’étaient pas faites pour moi, mais je me fie, comme à une boussole, à ce qui me semble alors ma véritable vocation : je veux devenir médecin. Une part de moi le sait depuis toujours, c’est le rêve de toute mon existence, et je sais que j’y parviendrai un jour ou l’autre.

La faculté de médecine en ligne de mire, je me dirige donc bille en tête vers la section scientifique du lycée, bien que je préfère le français aux mathématiques. Un paradoxe que n’omet pas de remarquer l’une de mes enseignantes, décidément bien peu pédagogue, puisqu’elle me lance sèchement à la fin d’un cours : « vous vous êtes trompée de filière ! ». Moi qui me demande parfois pourquoi je manque de confiance en moi… Bien fait pour elle, j’obtiens mon baccalauréat du premier coup, et avec mention ! Je dois toutefois lui concéder qu’elle avait au moins raison sur un point : quelque part en moi, l’amour des livres attendait toujours son heure.

À ce moment-là, cependant, le mal est fait : mon bac S en poche, la médecine me tend les bras… Et la place du littéraire de la famille est déjà prise par mon petit frère, qui dévore des livres (à tour de bras) et pond des rédactions (longues comme ce même bras), face à des professeurs qui prophétisent : « un jour, tu seras écrivain ! ». Trop tard pour moi : me voilà condamnée à demeurer une scientifique.

Après le lycée, je commence donc mes études à Rouen, ville de fins lettrés s’il en est puisqu’elle a vu naître Pierre Corneille, Gustave Flaubert ou Maurice Leblanc, l’auteur d’Arsène Lupin, que je ne découvre pourtant que bien des années après. Vous l’aurez compris, à cet âge, je crois toujours que je ne suis pas faite pour les livres, et si je me revendique déjà comme une fan de Matthieu, je suis encore bien loin d’admirer Andrée Chedid. Alors que mon histoire me semblait toute tracée, j’éprouve un retournement de situation comme on n’en trouve habituellement qu’à l’avant-dernier chapitre des romans policiers. Ou tout du moins, c’est l’effet que ça me fait. Ce coup du sort, le voici : je manque par deux fois le concours d’entrée en faculté de médecine, et je vois, de ce fait, se refermer sur moi les portes de l’avenir que j’avais envisagé jusqu’alors. Dans la douleur, je suis contrainte à tourner la page…

On a coutume de dire qu’à toute chose malheur est bon, que les échecs ne sont que des apprentissages, et que derrière chaque nuage se cache une éclaircie. Un peu cliché, peut-être, mais dans mon cas, cela se confirme. Ce que je vois au départ comme la pire des débâcles s’avère en fin de compte « ma bonne étoile » (comme le chante -M-, encore lui !), ou peut-être un coup de baguette magique de la fée Clochette. Finalement, ce plot twist me fait l’effet d’un électrochoc. En manquant la première marche vers ma carrière de médecin, je comprends en fait que je m’étais trompée depuis le début quant à la suite de mon histoire. Ce n’était pas l’attrait de la science qui m’appelait, mais l’amour des humains ; non pas l’acte de soin, mais l’accompagnement vers la guérison. Mes rêves de doctoresse laissent bientôt la place à une formation d’infirmière. Cette dernière est loin de constituer une solution de secours. De l’aveu de tous mes proches, elle est en fait ce à quoi j’étais destinée, tant elle correspond davantage à ma personnalité. Alors que durant ces deux longues années de bachotage, je n’ai plus eu l’occasion d’ouvrir un seul livre (hormis mes manuels d’anatomie), je me trouve soudain à l’incipit d’un nouveau tome de ma vie, plus en adéquation avec ma sensibilité et mes valeurs.

Une infirmière empathique

Je me dirige donc vers l’école d’infirmière, et dans le même temps, je deviens une adulte. Dès lors que l’on passe la vingtaine, les livres de contes laissent leur place aux livres de comptes. Pour autant, loin de souffrir du syndrome de Peter Pan (ou du Petit Prince), j’embrasse ma vie de grande personne à pleines dents. Plus je prends de l’âge, et plus j’apprends à lire entre les lignes de l’existence, pour en chasser les aspects les plus néfastes et ne retenir que l’essentiel : soyez optimistes, et la vie vous le rendra.

Je prends conscience de l’importance de s’entourer d’ondes positives, loin de la pression et de la compétition qui régnaient sur les bancs de la fac de médecine. Je me rapproche de mes idéaux, et j’essaie d’avoir un impact vertueux sur le monde, par exemple par le métier d’infirmière, que je commence à exercer, ou par mes petits gestes pour l’écologie. Au quotidien, je fabrique mes produits ménagers, je cultive mon potager, je cuisine « maison »… Mais loin de moi l’idée de prétendre être Mère Teresa : je commande aussi beaucoup trop souvent sur Amazon — nous avons toutes nos faiblesses. Mes amis, ma famille, me répètent que l’écoute et l’empathie sont mes qualités premières. C’est sans doute vrai, et c’est sans doute la raison pour laquelle j’adore les romans, en particulier ceux dont les intrigues sont bouleversantes. Car je passe également de plus en plus de temps chez les bouquinistes, tout en assumant davantage mon goût pour la lecture.

En littérature, au cinéma, j’affectionne les drames, devant lesquels je me laisse pleurer, sans aucune honte ni pudeur, parfois dès les premières pages ou les premières secondes du générique (j’exagère à peine). C’est le cas face au sublime Mommy de Xavier Dolan, ou au poétique La vie est belle de Roberto Benigni : deux œuvres qui m’émeuvent toujours autant aujourd’hui, malgré mes multiples visionnages. Ne vous y trompez pas, toutefois, j’adore aussi les histoires joyeuses ! Je suis incollable sur le monologue d’Otis dans Astérix & Obélix : Mission Cléopâtre, et j’ai, de manière générale, un faible pour les comédies françaises, qui constituaient une large part des cassettes et des DVD de mon enfance.

En fait, que ce soit le rire, la peur, la peine, j’aime me laisser émouvoir par les œuvres d’art. Dans les livres, les films, les chansons, j’attends de l’auteur qu’il me communique des sentiments. Un de mes longs-métrages préférés, Pulp Fiction, coche ainsi toutes les cases : une bande-son iconique, un scénario tragicomique, et surtout des protagonistes mythiques. Voilà ce que je chéris par-dessus tout dans les récits : leurs personnages ! C’est de leur authenticité (la leur, et par extension, celle de l’écrivain) que dépend mon appréciation d’une histoire. J’adore voir comme ils se lient les uns aux autres, découvrir en eux ce qui les rend (et nous rend, tous autant que nous sommes) profondément humains. J’aime plonger dans l’intimité de ces hommes et femmes plus ou moins extraordinaires, ces héros du quotidien qui sont semblables aux patients que je côtoie dans ma vie professionnelle, ou aux proches qui se confient à moi dans ma vie personnelle.

À ce jeu des héros attachants, Ensemble, c’est tout, d’Anna Gavalda, remporte la palme du roman idéal : je l’ai lu à sa publication, puis relu de nombreuses fois par la suite. Les mois et les années passent, mais jamais ne tarit l’irrésistible envie de retrouver Camille, Franck, Paulette et Philibert. La force des liens qui les unissent, la véracité de leurs émotions, me conduit régulièrement à songer à eux dans des moments de mon quotidien, telles de vieilles connaissances à qui je repense avec nostalgie. De la même manière, les héros de La délicatesse, de David Foenkinos, sont gravés pour toujours dans mon esprit (non, je ne suis pas spécialement fan d’Audrey Tautou, bien qu’il semble que j’aime les héroïnes qu’elle incarne au cinéma).

La solitude ne m’effraie pas — au contraire, elle m’apaise. Malgré tout, j’ai besoin de m’attacher aux autres, qu’il s’agisse des personnages de fiction (un peu) ou des personnes de la vraie vie (surtout) : mes amis, ma famille… Ou encore mon compagnon. Car si l’un de mes livres préférés, Arrête avec tes mensonges de Philippe Besson, conte un amour de jeunesse condamné à demeurer éphémère, mon amour de jeunesse à moi est devenu mon amour tout court. Pas un Garçon perdu, mais un adulte de chair et d’os ; un personnage décisif dans ma propre intrigue, ainsi qu’un véritable partenaire et confident, qui sait révéler les meilleurs aspects de moi-même. Je ne l’ai pas trouvé dans une boîte à livres, mais je l’ai rencontré – le hasard fait bien les choses – parmi mes camarades étudiants infirmiers. Comme quoi, j’ai vraiment bien fait de le rater, ce concours de médecine.

Une maman de trois enfants

C’est sans doute cette capacité à m’attacher qui m’a permis de conserver une infinie tendresse envers les livres de mon enfance. Ce ne sont pas les 153 éditions de Harry Potter dans ma bibliothèque qui prétendront le contraire. Puisque les héros de roman sont comme des amis que je garde dans le cœur, je tiens à prendre de leurs nouvelles de temps à autre. Outre Ensemble, c’est tout, j’ai rouvert et redécouvert Le Petit Prince à toutes les époques de ma vie, et à chaque nouvel âge franchi, j’y ai constaté des niveaux de lecture inédits.

Mais tout comme Wendy lorsque Peter revient la voir de nombreuses années après leurs aventures au Pays imaginaire, j’ai fini par grandir et par avoir des enfants. Je suis devenue la maman comblée d’un premier garçon, né en 2016, puis de jumeaux – un garçon et une fille – nés en 2021. Chacun d’entre eux correspond à autant de nouveaux mots dans l’immense livre de ma vie. Ils sont mon « heureux pour toujours » digne d’une fin de conte de fées, mais ils marquent surtout le début de trois livres aux pages blanches, dont les chapitres s’écriront à leur tour. Bien vite, ces trois petits chefs-d’œuvre ont pris la priorité sur tous les romans de ma pile à lire Pourtant, être maman ne m’a rien enlevé, ni à ma sensibilité, ni à mon empathie, ni même à mon penchant pour la littérature (et la maternité ne m’a certainement pas aidé à verser moins de larmes devant Mommy, soit dit en passant). Au contraire, j’ai appris à les laisser s’exprimer davantage, dans la mesure où je les partage aujourd’hui avec mes enfants.

Bien qu’il m’ait fallu du temps pour embrasser mon goût pour la littérature, je n’ai, depuis, jamais oublié combien les livres se sont révélés précieux dans mon enfance (puis dans la suite de ma vie). C’est donc avec un plaisir non dissimulé, de même qu’un véritable amour de maman, que je communique aujourd’hui cette émotion à mes fils et à ma fille. Comme Roberto Benigni dans La vie est belle, je tiens à leur transmettre l’importance d’apprécier les belles histoires, et comme Didier Bourdon dans Les Trois Frères, cela m’attendrit souvent (ai-je mentionné que j’avais des goûts éclectiques en matière de cinéma ?). Je pense qu’il est difficile de décrire, à quelqu’un qui ne l’a pas vécue, l’émotion qui vous saisit la première fois que votre petit garçon vous demande de lui lire une histoire. C’est aussi pour cette raison que vous verrez parfois passer, sur ce blog ou sur mon compte Instagram, quelques critiques d’albums de jeunesse, qui font partie de sa bibliothèque.

Je trouve d’ailleurs assez impropre cette expression, « littérature jeunesse », que je me résous seulement à employer faute d’un meilleur terme. Il n’y a pas, selon moi, de littérature jeunesse : il n’y a que de la littérature, celle qu’on lit jeune et celle qu’on (re)lit moins jeune, en y découvrant de nouvelles facettes. Peut-être mes enfants se replongeront-ils à leur tour, plus grands, dans les livres que je leur lis aujourd’hui. Il faut bien garder son âme d’Enfant perdu…

Une femme du foyer devenue blogueuse

Bien que je sois d’une personnalité sociable, et quoique je me sente à ma place dans mon travail, c’est chez moi, auprès de mes enfants et de mon conjoint, que je m’épanouis dans mon meilleur élément. Loin d’être une femme au foyer, je peux dire que je suis une femme du foyer : rien ne m’apaise davantage que le cocooning — autrement dit, la joie de rester à la maison et de constituer mon nid, entourée des miens.

Comme Amélie Poulain (encore Audrey Tautou, décidément…), j’aime les plaisirs simples de la vie, et je suis reconnaissante envers la poésie des petites choses. Mon truc à moi, ce n’est pas de plonger la main dans des sacs de grains ou de faire des ricochets sur le canal Saint-Martin, c’est plutôt l’odeur d’un thé au rooibos devant une jolie décoration d’automne, ma saison préférée (j’ai environ 850 000 accessoires d’Halloween) ou l’odeur d’un thé aux épices devant une jolie décoration d’hiver, ma deuxième saison préférée (j’ai environ 850 000 accessoires de Noël).

J’aime la délicatesse des plaids, j’aime la douceur des muffins chocolat-orange, j’aime me promener dans la campagne normande (où je vis toujours). J’aime sortir quand il fait bien frais, puis rentrer me poser devant un feu de cheminée, aux côtés de mon chat Léon et (vous l’imaginez bien) d’un bon livre. Grande amatrice de cuisine, je m’intéresse aussi aux arts graphiques et manuels. Depuis toujours, j’ai la main verte (ce n’est peut-être pas que grâce au talent de Valérie Perrin que l’un de mes romans préférés s’appelle Changer l’eau des fleurs). Aujourd’hui, je m’essaie également à l’aquarelle, et je découvre les joies de la couture.

Blottie dans mon cocon, et pudique de nature, je crois pendant longtemps que ces activités doivent demeurer secrètes. Malgré l’âge et la maturité, une part de moi continue d’estimer que je ne suis pas légitime à discourir sur mon amour pour la lecture. Je commence donc à écrire, à défaut d’oser dire. Rapidement, je développe une addiction aux carnets de notes, dans lesquels je griffonne de modestes chroniques des livres qui me plaisent, ou d’autres pensées qui me passent par la tête. Mais par manque de confiance en moi, je cherche à cacher ce que je rédige plutôt qu’à le montrer. Très vite, ces journaux de littérature commencent à rimer avec « lis tes ratures ». C’est en me voyant annoter mes calepins avec cette étrange honte, presque en catimini, que mon compagnon (toujours prompt à me mettre sous les yeux les qualités que je me refuse à voir) me convainc alors et m’aide à accepter que ces critiques de lecture méritent publication.

Je vous l’avais annoncé en préambule de ce récit : les livres m’ont accompagné toute ma vie… Mais il aura fallu attendre l’aube de mes trente ans, et autant d’années passées à ne lire qu’à demi-mot, pour que le déclic se produise enfin. En août 2018, je décide de créer le blog que vous parcourez en ce moment, ainsi que mon compte Instagram. Pour la première fois, je le revendique haut et fort : j’aime lire, et je veux le faire savoir au monde. Moi qui ai souvent rêvé de tenir une librairie, voilà que j’ouvre au moins les portes de ma bibliothèque. Rapidement, je découvre la joie d’échanger quotidiennement avec des dizaines, puis des centaines, puis des milliers d’autres amateurs et amatrices de lecture. Par la suite, je propose à la vente certaines de mes réalisations manuelles, en créant ma boutique en ligne d’objets artisanaux : La fabrique d’Elodie.

Je tiens à remercier les lecteurs et lectrices de mon blog, fidèles ou de passage, qui se succèdent au fil des ans, et qui me poussent à continuer d’embrasser pleinement mon âme littéraire. Si je suis à ce point heureuse et épanouie aujourd’hui, c’est en partie grâce aux superbes rencontres, virtuelles, mais aussi réelles, que l’écriture de ce blog m’a permis de vivre. Merci pour votre positivité et pour votre bienveillance, en phase avec les valeurs qui me sont chères. Merci encore à Peter Pan, au Petit Prince, à Harry Potter, à Camille et Franck, merci à tous ces livres qui prennent beaucoup de place dans ma bibliothèque (vivement la livraison de la nouvelle Billy !), mais surtout dans mon cœur. Merci enfin à tous les auteurs qui font vivre ces personnages et qui, ce faisant, nous font vivre également — nous, humbles amateurs et amatrices de fictions, mais aussi héros et héroïnes de nos propres histoires.

Nous voici donc à l’épilogue, la « situation finale » ; non pas qu’il s’agisse du dénouement de mon roman personnel : je parle ici seulement de la conclusion de cette page. J’espère vous en avoir appris davantage sur moi, et vous avoir donné envie de me suivre dans mes pérégrinations littéraires.

Si vous désirez poursuivre la lecture de cette histoire, voire en faire partie à votre tour, je vous invite à consulter les chroniques que je publie sur ce blog. Et pour ne rien manquer des prochains chapitres, vous pouvez :

D’ici là, je vous dis à bientôt, et vous souhaite une bonne lecture !

Elodie.

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